Projection du film “Maria Rosa et ces gens-là”
Dans le cadre de la commémoration des 80 ans de la Retirada, dans le local du Casal Català le samedi 6 avril il y eu la projection du film «Maria Rosa et ces gens-là ». Le film retrace le vécu des 545 réfugiés espagnols qui sont arrivés le 16 février 1939 dans la petite ville de Criel sur Mer en Normandie à partir des témoignages de la mère d’Annick Ribas, membre du Casal, et d’autres personnes qu’on vécu cette époque là.
40 personnes ont assisté à la projection. A la fin de celle-ci, Annick a pu répondre à toutes les questions des assistants.
Origine du film
Ce film trouve ses racines bien sûr pendant la Retirada mais, sans la loi sur la récupération de la mémoire historique il n’aurait pas vu le jour.
En effet, lorsque mes enfants et moi-même avons décidé de devenir espagnoles nous avons dû faire la preuve que nos parents et grands-parents avaient franchi la frontière durant ces sombres heures de janvier/février 39.
Ma grand-mère évoquait parfois un château en Normandie appartenant à la Croix-Rouge où elles (sa fille de 4 ans, sa mère, sa sœur et d’autres membres de la famille) avaient séjourné. Notre enquête nous a donc naturellement dirigés vers Criel sur Mer. Il s’est trouvé qu’à l’époque nous nous cherchions ces documents, l’association Passeurs de Mémoire de Criel organisait une manifestation et faisait un film sur l’arrivée massive de réfugiés espagnols (545) dans leur petite ville (le nombre d’arrivants par rapport à la population totale est édifiant !)
Les organisateurs m’ont contacté d’où l’interview de ma mère –entre autres – que vous allez voir ainsi qu’un petit film tourné par les habitants de Criel.
C’est un témoignage vivant qui retrace bien le contexte de l’époque auquel beaucoup d’entre nous peuvent s’identifier car hélas, le cas de ma mère n’est pas isolé et certains n’ont pas eu la chance d’être récupérés par la Croix-Rouge. Ce séjour en Normandie a duré de février 39 à mai 40 lorsque le nord de la France a commencé a être occupé par les Allemands. Leurs vicissitudes les ont par la suite conduites dans le gers où la famille s’est implantée.
On relève dans la presse de l’époque un article paru le 16 février 1939 du Messager Eudois :
« Les larmes venaient aux yeux à regarder le navrant spectacle de tous les
malheureux descendant du train, harassés, sales, portant péniblement ce qui leur était tombé sous la main dans la précipitation du départ. Des enfants pleuraient, ils avaient faim et froid. C’était une véritable image de la désolation ».